Emblèmes des paysages cévenols, les terrasses retenues par des murets en pierre sèche regorgent de détails intrigants. La plupart sont cachées dans les bois, à moitié effondrées, mais certaines subsistent et servent encore comme au premier jour.
Témoins de la vie des anciens cévenols, ces murets permettaient de profiter d’espaces plats pour l’agriculture. Et encore aujourd’hui, même dégradés, ceux-ci nous rendent encore de nombreux services : lutte contre l’érosion, amélioration de la capacité de rétention d’eau du sol, habitat privilégié de nombreuses espèces qui en dépendent…
Se déplacer en Cévennes : routes, ponts et chemins
Dans ces paysages escarpés, rocailleux et boisés, plein de ravins et de cours d’eau, il n’est pas aisé de se déplacer en dehors des infrastructures prévues pour cela. Routes, ponts et chemins sont ainsi indispensables et leur disposition est à réfléchir avec grand soin.
En vous baladant dans les environs, peut-être aurez-vous remarqué ces parapets aux faits arrondis. Ceux dont les lauzes sont les plus serrées sont les plus ancien, ceux utilisant un peu plus de mortier ont été réalisés par les employés communaux, ayant moins de temps pour tailler les pierres et devant donc en utiliser moins.
Mais pourquoi les anciens cévenols se sont-ils à ce point embêtés à tailler des lauzes arrondies pour couvrir leurs parapets ? N’hésitez pas à nous envoyer vos hypothèses ! Nous contacter ici.
Les escaliers
Les murets des terrasses dépassent souvent le mètre cinquante de hauteur : pas question donc de grimper par-dessus à chaque fois que l’on veut passer d’un bancel à l’autre. C’est là qu’arrivent les escaliers, infrastructures triviales au premier abord, mais en réalité riches de diverses formes bien différentes.
Les treilles
Le rôle des treilles est multiple : elles se trouvent sur les chemins au sein des hameaux pour apporter de l’ombre et avoir du raisin à portée de main, ainsi qu’au bord des faïsses de culture pour y protéger des plantes sensibles au soleil. Toute les treilles portent de la vigne qui sera récoltée, essentiellement pour le vin.
Les cimetières
Dans les Cévennes, les cimetières protestants se trouvent à côté des mas, voire dans la forêt. Les tombes qui les composent se présentent en toute simplicité avec une pierre dressée au niveau de la tête et une au niveau des pieds.
Un œil non-averti peut aisément se poser dessus sans comprendre ce qu’il voit. A Saint-Martin, à côté de la Cure, on trouve un ancien cimetière avec ce type de sépultures protestantes mais aussi quelques tombes catholiques. A côté de cet ancien cimetière se trouve le cimetière actuel
Les Calades
En Cévennes, point de pavés dans les ruelles, mais des lauzes posées verticalement les unes contre les autres et rendues solidaires par un mortier de chaux ou de terre. Ces calades, dont les meilleures sont construites par des caladeurs professionnels, bâtisseurs en pierre sèche sachant calader, ont de grandes qualités.
Résistantes aux intempéries, y compris aux plus violents orages, et aux agressions de générations entières de pieds cévenols, cette méthode de protection des chemins, places et jardins contribue au charme des hameaux de ces vallées. Peu demandant en outils, et n’utilisant que des matériaux locaux (seul le calcaire de la chaux est à aller chercher un peu plus loin que juste sous notre nez), les calades sont bien plus écologiques qu’une dalle de béton, grande émettrice de gaz à effet de serre et consommatrice de sable fin se raréfiant. Avec leur surface plus rugueuse, les calades sont également plus efficaces pour absorber l’énergie des écoulements d’eau et les chaussures y adhèrent mieux. Enfin, le sol est bien mieux maintenu dans les pentes caladées que s’il était nu.
Encore commune dans les hameaux et villages, les calades continuent à lutter contre les dalles de béton ou le gravier. Espérons que cette technique bien plus écologique, esthétique et patrimoniale puisse gagner son combat contre la facilité.